Perinatal hormones favor CC17 group B Streptococcus intestinal translocation through M cells and hypervirulence in neonates

eLife 2019;8:e48772

Le streptocoque du groupe B (Streptococcus agalactiaeou «SGB») est la principale cause d’infection néonatale bactérienne invasive. Un clone hypervirulent spécifique au nouveau-né, le clone CC17, est responsable à lui seul de près de 80% des cas de méningites et de la quasi-totalité des infections tardives qui surviennent au-delà d’une semaine de vie et majoritairement entre trois semaines et deux mois. La voie d’invasion et les facteurs impliqués dans la physiopathologie de l’infection à SGB CC17 sont encore mal connus.

Dans ces travaux publiés au sein dela revue eLIFE, c’est l’impact des hormones maternelles que sont l’estradiol (E2) et la progestérone (P4) qui imprègnent le fœtus tout au long de la grossesse et les premiers mois de la vie du nouveau-né qui a été étudié. Grâce à des approches expérimentales multiples reproduisant l’infection néonatale humaine, les chercheurs ont montré dans un modèle murin que les concentrations élevées d’estradiol (E2) et de progestérone (P4) retrouvées au-delà de 7 jours après la naissance favorisaient spécifiquement la sévérité de la méningite à SGB CC17 après une infection orale. Ces travaux démontrent que le SGB CC17 franchit la barrière intestinale via les cellules M (cellules épithéliales spécialisées permettant le passage des bactéries ou d’antigènes) dans un processus dépendant dela protéine de surface Srr2 spécifique du clone hypervirulent CC17.

Enfin, ils montrent que les concentrations d’estradiol (E2) et de progestérone (P4) retrouvées chez le nouveau-né au-delà de 7 jours de vie favorisent la différenciation des cellules M etle franchissement de la barrière intestinale par ce streptocoque, ce qui apporte pour la première fois une explication à la susceptibilité très particulière des nouveau-nés vis à vis de cette bactérie.

Ces résultats constituent une avancée majeure dans lacompréhension de la physiopathologie des infections néonatales tardives à streptocoque du groupe B et ouvrent la voie aux recherches futures portant sur la physiopathologie des infections néonatales dues à d’autres pathogènes.